Zaynab, princesse & savante almohade

« (…) Née dans la seconde moitié du 6e siècle hégirien (12e siècle G), Zaynab est la fille d’Abū Yaʿqūb, lui-même le fils de ʿAbd al-Muʾmin, premier des califes des Almohades. (…) Protégée entre les murs des palais et constructions de son paternel, dont l’Alcazar et la Giralda de Séville, elle est entourée de nombreux érudits faisant son éducation. A-t-elle croisé la route d’Ibn Rushd, ou encore d’Ibn Ṭufayl (…) ? Nous n’en savons rien mais la possibilité est grande ; ces savants sont régulièrement invités à la cour du calife almohade et leurs ouvrages font déjà date. Zaynab étudie l’histoire, la théologie et la jurisprudence zahirite. Né des siècles plus tôt avant de sombrer dans les marges du droit, le zahirisme – l’école de fiqh la plus « rigide » dans son approche du droit – connaît à ce moment de l’Histoire …une véritable renaissance. Plébiscité peu avant par le poète et savant Ibn Ḥazm, apprécié ensuite par le mystique Ibn ʿArabī, le zahirisme est choyé par les Almohades. Les zahirites remplacent les malikites dans la judicature d’État et c’est tout naturellement auprès d’eux que la jeune Zaynab apprend sa religion. Au-delà du droit proprement dit, la princesse almohade en étudie aussi les fondements – uṣūl al-fiqh – (…). Mariée à son cousin, un certain Abū Zayd ibn Abī Hafṣ, la fille du calife consent à déménager plus à l’est, à Tunis (le Califat s’est étendu, à son apogée, jusqu’en Libye !). Prenant la mer, Zaynab bint Abū Yaʿqūb occupe un bateau qui, longeant les côtes du Maghreb, est attaqué par des pirates siciliens. La princesse tombe dans les mains de chrétiens (…) »

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