
La miḥna, quand l’Inquisition frappait le Califat
“(…) Le mu’tazilisme survit ainsi en tant que dogme d’État durant les deux Califats suivants, ceux d’al-Muʿtaṣim et al-Wāthiq. Ce dernier s’était d’ailleurs montré très impliqué : à peine arrivé à la tête de l’Empire islamique, il ordonnait aux juges de ne laisser aucun érudit travailler sans avoir été examiné. Les prisons sont alors remplies de savants restés attachés à l’orthodoxie sunnite; certains fuient aux extrémités du Dar al-Islam. Ayant fait inscrire sur le fronton des mosquées la doctrine mu’tazilite du Coran créé, al-Wāthiq impose la censure aux juristes et refuse même le rachat de prisonniers musulmans aux Byzantins n’acceptant pas le mu’tazilisme. Si Aḥmad ibn Ḥanbal est après sa libération laissé en paix, mais tenu éloigné des grands centres de l’islam, d’autres sont encore torturés : l’historien Ibn ʿAbd al-Ḥakam est flagellé en pleine mosquée m, seulement vétu de ses sous-vêtements, et l’érudit Aḥmad ibn Naṣr al-Khuzāʿī est passé au sabre par le calife lui-même, avant que sa tête ne soit exposée en pleine ville. En Ifriqiya, c’est le célèbre juriste malikite Saḥnūn qui est pour les mêmes raisons placé en résidence surveillée. (…)”
Cet extrait est issu de notre ouvrage “Les 101 grands moments de l’Islam”, en vente ici :

Et l'Homme vola
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