Récits

Soins et beauté en Orient médiéval

“(…) Symbole emblématique de l’art de vivre oriental, le Hammam est pour les femmes bien plus qu’une opulente salle de bains, c’est un véritable havre de paix et d’évasion. Pour elles, la sortie au Hamman rime avec un moment exquis autour de différents rituels de beauté et permet aussi, par la même occasion, de s’extirper du quotidien et de l’isolement de la maison. Un cérémonial de soins se met alors en œuvre, entre masque à l’argile, savon noir, henné; les femmes orientales sont telles des expertes en termes de beauté et soins du corps des plus précieux et miraculeux. En gardiennes d’un univers sensuel et fascinant, les femmes orientales n’ont de cesse de perpétuer en héritage, depuis des siècles, leurs recettes en matière de séduction et de vitalité corporelle. Les ingrédients qu’elles utilisent sont puisés de différentes plantes des terres fertiles d’Orient, en extrayant les huiles de celles-ci par exemple afin de confectionner une multitude de soins prodigieux pour le corps. Après avoir laissé les pores s’ouvrir par la forte humidité, le cérémonial de soins peut alors débuter. Le plus souvent, les femmes orientales enduisent tout leur corps de savon noir, préparé à partir d’huile d’olive et de potasse végétale, excellent exfoliant naturel. Il contribue, en outre, à la régénération de l’épiderme. Suite à un nettoyage mousseux, les baigneuses se saisissent alors du « Kassal », gant assez granuleux, afin d’exercer une pression abrasive sur leur enveloppe corporelle pour ainsi la débarrasser complètement des souillures et peaux mortes. Cette étape est régulièrement faite par les Kassalates, qui sont spécifiquement en charge de cette tâche au sein du Hammam. Extraite d’une argile volcanique, le ghassoul est, quant à lui, employé par les femmes d’Orient comme couche astringente du corps. Le savon d’Alep, le plus ancien du monde, préparé à partir d’huile d’olive de première pression et d’huile de baies de laurier est utilisé, pour sa part, après le passage du gant à crin pour nettoyer le corps après le gommage. Puisés d’un arbre séculaire du Maroc, les noyaux de ses fruits renferment une amande fabuleuse pour l’huile qui en est extraite. L’argan tel un remède traditionnel, dont ses vertus thérapeutiques ne sont plus à défendre, renferme également des bienfaits esthétiques avérés pour la chevelure et le derme. Les femmes orientales s’en enduisent le corps avec délice. Obtenue à partir de la distillation des fleurs récoltées, l’eau d’oranger et l’eau de rose sont réputées pour leur résultat apaisant et leurs effluves des plus relaxants. En outre, une des raisons pour lesquelles le Hammam est aussi convoité par les hommes à l’époque médiévale est que l’on s’y épile notamment le pubis. D’ailleurs, bon nombre d’hommes de religion s’y rendent d’ailleurs spécifiquement à cette fin. (…)”

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