Extraits

ʿUmar ibn al-Khaṭṭāb

« (…) Né autour de 583 de l’ère chrétienne à La Mecque, (ʿUmar ibn al-Khaṭṭāb) est alors un membre du clan des Banū ʿAdī, lequel était responsable de l’arbitrage entre les tribus. Jeune, ʿUmar s’occupe des chameaux de son père, un marchand mecquois qui n’a pas, selon les dires d’ʿUmar, manqué de sévérité à son égard. Alors que l’alphabétisation est à l’époque rare en Arabie, ʿUmar sait lire et écrire et il se trouve rapidement une passion pour la poésie et les belles lettres. Son savoir acquis dans la lecture et son éloquence vont ainsi, plus tard, l’amener à succéder à son père en tant qu’arbitre parmi les tribus. Il est alors, bien avant l’islam, envoyé dans toute l’Arabie en diplomate de circonstance ; entendu et respecté, il est un homme déjà connu de beaucoup. Mais c’est aussi à l’équitation, le tir à l’arc, le combat et la lutte qu’il passe une bonne partie de son temps. Haut de près de deux mètres, large et musclé, la barbe fournie et sachant se battre comme peu d’hommes, il est le genre d’individu que chacun craint de se mettre à dos. Berger puis marchand, il voyage dans la péninsule et autour quand les premiers versets du Qurʾān sont révélés, en 610 de l’ère chrétienne.

D’abord indifférent, il rejoint rapidement les notables de la ville qui multiplient les exactions contre les musulmans, plus particulièrement à l’égard des convertis à l’islam parmi les servants et esclaves. Longtemps hostile à l’islam, il n’a cependant jamais montré d’attaches particulières à l’égard de la religion professée par ses congénères. Son refus de l’islam n’est pas théologique, mais plutôt nourri par le tribalisme, l’esprit de clan, et la crainte de voir sa société changer. Sa colère envers le Prophète (pssl) est cependant totale et il n’est pas un hasard qu’il se soit proposé pour l’assassinat fomenter par les notables mecquois. Nous sommes en 616G (ou 617G) et le récit narrant sa conversion à l’islam raconte qu’il serait tombé sur un ami devenu musulman, alors qu’il était en route pour aller tuer le Prophète (pssl). Cet homme l’aurait détourné de son chemin en lui annonçant la conversion à l’islam de sa soeur, Fāṭīma, et de son beau-frère, Sa’īd ibn Zayd. Se rendant au domicile de celle-ci, c’est en l’entendant réciter des versets du Qur’ān, et après l’avoir frappée, rouge de colère, qu’il acceptait d’enfin tendre une oreille attentive à la Parole divine, et, finalement, de se tourner vers l’islam. Du jour au lendemain, l’attitude de ʿUmar avait changé du tout au tout, et c’est pressé qu’il était allé à la rencontre des notables de la ville pour leur annoncer la nouvelle. (…) »

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